Le groupe Michelin est au cœur d’une affaire de fraude présumée à la Sécurité sociale. L’entreprise de pneumatique est suspectée d’avoir dissimulé les arrêts maladie de ses employés pour ne pas avoir à payer des pénalités. Une enquête a été ouverte à Clermont-Ferrand où est installé le siège social du groupe.
Cette information a été révélée par TF1 mardi dernier : le premier fabricant français de pneumatique Michelin aurait fraudé auprès de la Sécurité sociale en dissimulant, pendant des années, les arrêts maladie de plusieurs de ses employés, consécutifs à des accidents du travail.
Une enquête préliminaire, diligentée par le parquet de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est en cours : elle vise le site clermontois de Gravanches où l’Inspection du Travail avait déjà investiguer. Mais d’autres usines Michelin seraient concernés en France, dont celle de Cholet (Maine-et-Loire), l’un des plus importantes, où, selon TF1, un record de zéro arrêt-maladie a été atteint en 2010…
Accidents du travail : éviter les pénalités ?
Si les faits sont avérés, la dissimulation des ces accidents de travail aurait permis au groupe de faire « des économies » en s’évitant le paiement de pénalités dont le montant peut s’élever jusqu’à « 1 000 euros par jour ».
A Cholet, un document interne prouve que 130 jours d’arrêt ont été comptabilisés auprès de l’infirmerie de l’entreprise, mais l’Assurance maladie n’en a jamais eu connaissance.
Michelin Cholet dans le viseur
Est-ce-à dire que la direction incitait ses salariés en arrêt à venir travailler ? Oui si l’on en croit le témoignage d’un employé choletais, relayé par TF1 : ce dernier, qui s’était fracturé la jambe, était venu travailler « avec ses béquilles ». Et d’ajouter :« Ils m’ont même proposé de venir me chercher chez moi ».
De son côté la direction de Michelin dément les faits. Frantz Bléhaut, le directeur Michelin France, assure que « tous les accidents du travail sont déclarés conformément à la réglementation ».
A grande échelle, l’entreprise comptabiliserait quinze fois moins d’accidents de travail que la moyenne nationale.