Conformément à ce qu’il avait prévu dans son projet de loi Macron 2, finalement avorté, le candidat d’En Marche ! annonce qu’en cas d’élection à l’Elysée, il prendra des mesures de soutien aux auto-entrepreneurs en doublant notamment leurs seuils d’activité.
L’aide à la création d’entreprise est au cœur du programme économique d’Emmanuel Macron, présenté jeudi à la presse. L’ancien patron de Bercy, bien placé dans les sondages pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, a notamment dévoilé ses intentions sur l’avenir du régime simplifié déjà réformé par François Hollande en 2015. Et c’est bien une libéralisation du statut d’auto-entrepreneur que Macron souhaite mettre en œuvre, à rebours des dispositions prises il y a deux ans par Sylvia Pinel qui s’était traduites par des cotisations supplémentaires et de nouvelles obligations administratives.
La principale modification portera sur les seuils de chiffre d’affaires qui conditionnent aujourd’hui l’exercice d’une activité en auto-entreprise: leur montant sera doublé à 165 600 euros annuels pour les ventes de marchandises et à 66 200 euros pour les prestations de services.
La micro-entreprise ouverte à tous les artisans ?
L’autre mesure forte viserait à accorder une année d’exonération de charges aux auto-entrepreneurs lors des douze premiers mois qui suivront la création de leur entreprise (seulement des possibilités de reports existent dans le système actuel). Or, Macron sait très bien que ce nouveau droit risque fort de soulever la colère des artisans et des commerçants très critiques à l’égard d’un régime dont ils estiment qu’il est source de « concurrence déloyale ». Anticipant la fronde, Macron promet de faciliter le passage entre les différents régimes juridiques et d’offrir la possibilité aux artisans qui le souhaitent de basculer dans le régime micro-fiscal.
Rappelons que les auto-entrepreneurs bénéficient d’une franchise de TVA et d’un système de cotisations avantageux calculé en proportion de leur chiffre d’affaires.