Le président de la république promet des « corrections » mais se refuse à retirer un texte qui n’a « pas encore été présenté ».
A quoi ressemblera le projet de réforme du Travail après son passage dans la machine à laver de la concertation ? La bombe d’hier, désamorcée, deviendra-t-elle un simple pétard à mèche, comme le craint le président du Medef Pierre Gattaz ? D’autres, à droite, prédisent un concassage en règle qui réduira le texte de Myriam El Khomri à l’état d’une « bouillie de chats ».
Nouveau texte le 24 mars
Dans une intervention surprise effectuée depuis les locaux de l’entreprise Forsee Power, à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), François Hollande a exclu un abandon de la réforme, mais promis que des corrections sérieuses figureront dans le projet qui sera présenté le 24 mars prochain en conseil des ministres :« L’idée n’est pas de retirer ce qui n’a pas encore été adopté, présenté ». Et d’ajouter, philosophe que « la vie, ce n’est pas de se retirer, ni de retirer, la vie c’est d’avancer, avancer toujours, mais avancer en faisant en sorte que nous puissions donner des garanties et aux uns et aux autres ». Allusion à la séance de négociations entamées cette semaine après les désaccords syndicaux qui s’étaient cristallisés sur la première mouture du texte défendu par la ministre du Travail.
Il a insisté : « L’esprit, c’est qu’il y ait plus d’embauches dans notre pays, plus d’emploi, et plus de jeunes, notamment, qui rentrent dans l’entreprise en contrat à durée indéterminée » qui « doit rester la voie normale », ce qui, malheureusement, « n’est pas le cas aujourd’hui ».