Le gouvernement va suivre la recommandation de la Banque de France qui plaide en faveur d’un statu quo sur le niveau de rémunération du Livret A, au détriment du pourvoir d’achat des ménages.
Les épargnants qui espéraient une remontée du taux à son seuil symbolique (1%) en sont pour leurs frais. Le 1er août prochain, le Livret A rapportera toujours aussi peu d’intérêts (0,75%), un point bas historique auquel il est gelé depuis un an. En ce sens, le gouvernement va suivre les préconisations de la Banque de France qui, anticipant une légère baisse de l’inflation et le maintien d’emprunts bon marchés sur les places financières, a préféré jouer la carte de la prudence afin d’éviter du surenchérir le placement.
Perte de pouvoir d’achat
A plus d’1%, les fonds mobilisés par l’Etat via le Livret A pour financer le logement social deviendraient trop chers pour ce secteur-clé de l’économie française qui cherche depuis des années à répercuter auprès de ses banques les avantages de la politique monétaire menée européenne qui tend à desserrer ses taux directeurs pour augmenter la masse d’argent en circulation et faire remontrer les prix.
Le passage à 0,75% avait provoqué un trou d’air dans l’attractivité du Livret A, marqué par trois décollectes successives entre septembre et novembre 2016. Depuis, le placement préféré a repris de la vigueur, surtout en janvier 2017 avec un excédent de dépôts estimé à 3,27 milliards d’euros (+10 milliards sur l’ensemble du trimestre).
Pour mémoire, rappelons que le rendement du Livret A avait culminé à 8,5% en octobre 1981. Mais c’était l’époque où l’inflation était à deux chiffres en France, sous l’effet notamment du deuxième choc pétrolier. Cette épargne reste gagnante pour les ménages si la courbe des prix reste inférieure au taux de rémunération retenu, or elle s’est établi à +1,3% en en zone euro le mois dernier.