Sans surprise, le gouvernement va suivre les recommandations de la Banque de France qui plaident en faveur du maintien du taux actuel de rémunération du Livret A.
Il n’y aura pas de correction, ni à la hausse ni à la baisse, du taux rémunération du Livret A au 1er août prochain. La Banque de France, dirigée par François Villeroy de Galhau, a annoncé ce mardi sa décision de déroger à la règle de calcul traditionnelle qui indexe la fluctuation des niveaux d’intérêt sur celle de l’inflation. En théorie, avec une courbe des prix évaluée à +0,2% sur les douze derniers mois à fin juin, le produit d’épargne préféré des français aurait dû tomber de 0,75% à 0,5%, coefficient majoré de 0,25 point de pourcentage et arrondi au quart de point le plus proche. Cette mesure historique aurait pesé sur le moral des ménages car le taux actuel constitue déjà un record à la baisse jamais atteint depuis 1818, date de création du Livret de caisse d’épargne, ancêtre du support actuel.
Vers un réforme du mode de calcul
Depuis très longtemps, la question du Livret A a une forte portée politique qui contraint les gouvernements successifs à le manier avec beaucoup de précaution. Une rémunération à 0,75% représente aujourd’hui une valeur minimale que François Hollande ne remettra pas en cause. Un enjeu également cerné par le gouverneur de la Banque de France qui prône désormais la stabilité : « Dans cette optique et au regard de ces prévisions d’inflation, il considère que le taux du livret A devrait aussi rester inchangé au 1er février prochain », précise ainsi l’institution.
Le ministre des Finances Michel Sapin envisage néanmoins d’étudier un projet de réforme des règles de calcul en vigueur de manière « à protéger l’épargne des Français contre l’inflation, sans que le financement du logement social en pâtisse » en raison de taux d’emprunt disproportionnés par rapport aux évolutions du marché.