Un rapport sénatorial demande une hausse des taxes sur le tabac de 10% pendant cinq ans. A ce rythme, le paquet de cigarettes dépasserait 11 euros en 2018. Les buralistes sont prévenus.
Selon un rapport rédigé par la Commission des Affaires Sociales du Sénat, et porté par les élus Yves Daudigny (PS) et Catherine Deroche (UMP), les hausses de taxes régulièrement opérées sur le tabac ne suffisant pas à faire reculer la consommation de manière significative.
Or, le tabac est encore responsable de 73 000 décès par an (200 par jour) et coûte aux contribuables français quelque 47 milliards d’euros au titre des dépenses sociales engagées.
Pour enrayer la tendance, les sénateurs proposent donc un remède radical : ouvrir en grand le robinet de la fiscalité. Un immense tour de vis qui se traduirait pas des hausses de taxes de l’ordre de 10% pendant cinq ans. Si cette mesure drastique était appliquée, le prix moyen d’un paquet de cigarettes atteindrait au moins 11 euros en 2018.
Taxation sur le vin et l’huile de palme ?
« Il s’agit, selon nous, du niveau minimum permettant d’agir efficacement » argumentent les deux sénateurs.
Mais le rapport, qui porte sur la fiscalité comportementale à mettre en œuvre sur l’ensemble des produits nocifs pour la santé, relève certaines « incohérences » dans la politique de taxation et constate, par exemple, que le vin a peu de chances de « d’être imposé plus qu’il ne l’est déjà en raison de l’important lobby qu’il a derrière lui ». L’alcool causerait pourtant jusqu’à 49 000 décès chaque année, avancent les sénateurs.
Même anomalie au rayon des huiles : en France, un kilo d’huile d’olive est taxé 42% de plus qu’un kilo d’huile de palme dont les effets dangereux pour la santé sont pourtant reconnus depuis plusieurs années.
Yves Daudigny et Catherine Deroche voient dans ce déséquilibre « un avantage compétitif désormais injustifié en terme économique, commercial et sanitaire ».