La transmission des PME est un sujet majeur pour les années futures. Nombre de dirigeants s’apprêtent à partir en retraite. La préservation d’un tissu local performant de PME dans les régions françaises est donc en jeu, de même que la conservation de nombreux savoir-faire. Mais les dirigeants sont-ils vraiment prêts à céder l’entreprise d’une vie ou ont-ils tendance à repousser l’âge du départ ?
L’âge des dirigeants est un facteur essentiel
Une récente étude menée sur un panel représentatif de dirigeants de PME démontre que l’âge est déterminant dans la volonté de céder son entreprise. Les dirigeants âgés de plus de 55 ans sont les plus prompts à envisager la reprise de leur entreprise, pour 36 % d’entre eux, les plus de 60 ans étant logiquement les plus ouverts à l’idée avec un chiffre qui s’établit à 49 %. Avant cet âge, les proportions sont moindres, on ne constate pas d’évolution notable dans les souhaits de cessions si ce n’est concernant les plus de 60 ans qui sont de plus en plus nombreux à envisager la chose. Un dirigeant sur quatre annonce ainsi vouloir préparer la reprise de sa société dans un horizon de deux ans.
La famille n’est pas forcément privilégiée
La croyance populaire tend à renforcer l’image du patron de PME formant un héritier issu de la famille à reprendre les rênes. Et pourtant, pour ceux envisageant une reprise sur le court terme, la famille n’est pas un vivier privilégié de futurs dirigeants. Ainsi, et cela, quel que soit l’âge des patrons de PME interrogés, un sur quatre seulement envisage de faire appel à la famille. Un résultat qui démontre que des repreneurs extérieurs ont aussi toutes leurs chances et notamment du côté des concurrents directs.
Les patrons s’accrochent à leur poste
La préparation du départ du dirigeant historique n’est pas encore une chose répandue dans les PME, 36 % des patrons dans la tranche d’âge des plus de 60 ans indiquent avoir établi un plan imaginant la transition à la gouvernance de l’entreprise après leur départ à la retraite, pour ceux qui envisagent éventuellement une cession sur le long terme. Repousser l’âge de la retraite est une tentation qui reste prégnante, avec des difficultés qui restent majeures pour s’assurer d’une cession en douceur. Un état de fait dommageable, car préparer sereinement l’effacement du créateur de la société permet de s’assurer d’un changement sans turbulences majeures, notamment vis-à-vis du personnel.
Les difficultés persistent
Les chefs d’entreprises font état de difficultés persistantes qui les poussent à rester en poste sur une durée la plus longue possible. Manque de repreneurs fiables et compétents concernant certains secteurs (notamment dans l’artisanat), temps trop important à consacrer aux négociations, risque de fuite d’informations stratégiques, frais engendrés par les sociétés de conseils, relations avec les banques, manque d’accompagnement… Les griefs ne manquent pas alors qu’assurer la pérennité des PME et leur future compétitivité est une nécessité absolue, de surcroît dans un contexte de crise économique généralisée. Une simplification des procédures de transmission apparaît comme incontournable.