Après moult reports et rebondissements, les juges du tribunal de commerce de Paris ont fini par prononcer la liquidation de l’entreprise de transport maritime SeaFrance (880 salariés). Mais tout n’est peut-être pas perdu…
De faux espoirs en coups de théâtre, de reports en coups d’arrêts, le dossier SeaFrance n’aura pas épargné les 880 salariés de l’entreprise de transport maritime transmanche.
Alors qu’une ultime solution de reprise par une Scop semblait en bonne voie depuis que le gouvernement avait annoncé son intention de la soutenir, l’espoir est vite retombé lorsque les cadres de la CFDT, syndicat leader dans l’entreprise, ont, seulement deux jours plus tard, estimé que les propositions avancées par Nicolas Sarkozy n’étaient pas viables.
Il n’en fallait pas plus pour décrédibiliser complètement le projet de Coopérative ouvrière montée par les salariés, déjà fragilisé par un plan de financement plus que bancal (il manquait 50 millions d’euros pour le rendre juridiquement viable).
Alors qu’il ne faisait, dans ces conditions, aucun doute que SeaFrance serait liquidée, la société Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous la Manche, s’est positionnée à la dernière minute pour racheter les navires de la compagnie de ferries.
Faux espoir également, les juges ayant estimé qu’ « aucune offre de reprise n’était valable ». Ce qui le a conduits à prononcer la liquidation judiciaire de l’entreprise.
Qu’est ce que cela signifie ? SeaFrance n’existe plus en tant que tel. Les salariés vont donc tous recevoir une lettre de licenciement. Leur direction a promis de leur octroyer une enveloppe globale indemnitaire de 36 millions d’euros.
Néanmoins, tout n’est peut être pas complètement terminé. Si certains pointent déjà du doigt le sabordage collectif orchestré par la CFDT, taxée de jusqu’au boutisme, la piste Louis Dreyfus, un temps évoqué puis écarté, tient toujours.
L’armateur propose, en association avec la société danoise DFDS, un rachat des bateaux et le maintien d’une partie des employés.