Avec une hausse de 5,1% en 2016, les projets de recrutement des entreprises atteignent un niveau inédit depuis le début de la crise en 2009.
Voilà une étude que François Hollande devrait scruter à la loupe, lui qui a lié son destin présidentiel à celui de la courbe du chômage. Elle émane de Pôle Emploi qui, dans cartographie détaillée, mesure chaque année les besoins en main d’œuvre des entreprises françaises pour l’année en cours. Il s’agit donc de projections, mais les auteurs de l’enquête affirment qu’elles se réalisent à 80%. Selon les résultats d’un questionnaire soumis à un panel de 430 000 entreprises, Pôle Emploi estime que 1,8 embauches se trouveraient dans les cartons en 2016, un chiffre en hausse de +5,1%, soit 88 000 projets supplémentaires par rapport à l’an dernier. De l’aveu même du directeur général de Pôle Emploi Jean Bassères, c’est du « jamais vu » depuis sept ans.
Grosse réserve d’emploi dans les TPE
Un bémol toutefois : cette reprise apparente de l’emploi, si elle se confirme, sera liée à une très forte hausse des contrats saisonniers, notamment dans le tourisme où la tendance s’annonce en très forte hausse (+8,6%, soit environ 45% des projets). Dans le secteur classique, la courbe devrait aussi s’orienter positivement cette année, mais sur une pente beaucoup plus légère (+2,8%).
La part des CDI ou contrats de plus de six mois dans ces nouveaux emplois s’établit à 56,3%, un niveau en léger recul par rapport à 2015, mais en nette augmentation sur deux ans.
Géographiquement, les meilleurs débouchés s’ouvriront, sans surprise, dans les grandes agglomérations, l’Arc atlantique et le sud-est de la France. Sans surprise également, le plus important vivier se situera dans les très petites entreprises (moins de 10 salariés) où 45% des futures embauches se concentreront, devant les structures de 10 à 50 salariés (23%).