Une large majorité de français se disent opposés à la suppression de l’Impôt sur la Fortune, comme l’a suggéré le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.
Mis en œuvre par François Mitterrand en 1981 dans le cadre de son programme socialiste, puis supprimé six ans plus tard par le premier ministre Jacques Chirac au nom de l’idéologie ultra-libérale alors dominante aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne… puis réinstauré en 1989 par le gouvernement de Michel Rocard, l’Impôt sur la Fortune (ISF) alimente depuis plus de trente ans les controverses entre les partisans d’une abolition totale d’un dispositif fiscal qu’ils jugent confiscatoire et défavorable à la compétitivité économique, et ceux qui inscrivent son maintien dans une logique de justice sociale et de réduction des inégalités.
Macron pour la suppression
Sous le mandat de Nicolas Sarkozy, l’ISF, à défaut d’avoir été supprimé, avait été fortement dégrevé, avec un seuil de déclenchement relevé à 1,3 millions d’euros de patrimoine, contre 800 000 euros précédemment.
Cette semaine, c’est le ministre de l’Economie en personne, Emmanuel Macron, qui a réamorcé le débat en affirmant à la revue spécialisé Risques qu’il préférait « la taxation sur la succession aux impôts de type ISF » afin de privilégier l’investissement « par rapport à la rente ». Des propos contredits dans la foulée par le premier ministre Manuel Valls qui a estimé que cette suppression de l’impôt sur les plus riches serait « une faute au nom même de la justice ». Une position que semble rejoindre les français : dans un sondage Tilder/LCI/OpinionWay, ils sont 41% se disent « tout à fait opposés » à la disparition de cette taxe sur les fortunes supérieures à 1,3 million d’euros, tandis que 26 % y sont « plutôt opposés ». Seuls 15 affirment être « tout à fait favorables » à cette mesure.