Une majorité de français serait favorable à une modulation du temps de travail définie au niveau des entreprises.
Quand la gauche de la gauche prône une nouvelle réduction du temps de travail, certains des éléments du PS tentent, eux, de remettre en cause la raideur des 35 heures hebdomadaires, applicables par toutes les entreprises. Non encarté chez les socialistes, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a fait entendre cette petite musique libérale lors de l’Université d’été du Medef. Dès 2011, Manuel Valls, alors candidat aux primaires de son parti, avait fait part de sa volonté de « déverrouiller » le dispositif mis en place à l’aube des années 2000 par Martine Aubry, sous l’ère Jospin.
Un coût de 12 milliards d’euros par an
Or, tout le monde admet que les 35 heures représentent aujourd’hui davantage un dogme qu’une réalité : dans les faits, les travailleurs à temps plein passent 40,7 heures en entreprise chaque semaine. En prenant en compte les temps partiels, cette moyenne tombe à 37,5 heures, un volume supérieur à celui des travailleurs allemands (35,3 heures) ou même britanniques (36,5 heures). Preuve qu’en l’espace de dix ou quinze ans, les fameuses 35 heures à la française, dénoncées à l’origine pour leur rigidité, laisse finalement couler les heures sup’ aussi facilement que dans une passoire… Beaucoup d’entreprises ont également largement profité de aides publiques (12 milliards par an) destinées à compenser la maintien du niveau des salaires auparavant fixé sur la base des 39 heures.
Pour autant, les français sont-ils si attachés qu’on le dit à leur RTT. Une étude CSA réalisée pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, semble indiquer le contraire : 71% des Français seraient favorables à une définition du temps de travail par les entreprises au moyen d’un « accord avec leurs salariés». 69% des sympathisants socialistes soutiendraient cette libéralisation.