Un sondage réalisé par Odoxa semble révéler un désamour croissant des français pour le « système » des 35 heures.
Instaurées au début des années 2000, les 35 heures hebdomadaires sont la règle théorique qui prévaut dans les entreprises françaises. En pratique, les français travaillent en fait 39 heures (en moyenne), ce qui permet aux uns de bénéficier (si tout va bien) d’une rémunération de complément au titre des heures supplémentaires effectuées au-delà de la durée légale, et aux autres de profiter de congés sous forme RTT.
Même la droite, au pouvoir entre 2002 et 2012, n’a pas osé mettre fin à cet acquis qu’elle n’hésite pourtant pas à qualifier de « carcan » pour les entreprises, entravées dans leur compétitivité.
Elargir les dérogations
La loi de sécurisation de l’Emploi, votée…par la gauche en 2013, a permis un premier déverrouillage du « système » en permettant aux entreprises en difficulté économique de déroger temporairement à la règle des 35 heures, après conclusion d’un accord avec les organisations syndicales. En novembre dernier, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron s’était dit favorable à une extension de ces autorisations, mais son collègue François Rebsamen s’est récemment montré plus restrictif.
Qu’en pensent les français ? Ils sont, selon un baromètre Odoxa, réalisé pour ‘BFM Business’, ‘Challenges’ et ‘Aviva’, 45% à se dire favorable à une suppression totale des 35 heures. Ces partisans d’un allongement de la durée du travail restent minoritaires, mais leur progression est forte depuis 2011 (35%).
76% des personnes interrogées soutiennent les dérogations pour les entreprises, dont une forte majorité de sympathisants de gauche (72%), et un nombre plus important encore de sympathisants de droite (82%). Le sujet semble donc faire consensus, mais on connaît, aussi, le penchant des français à soutenir des réformes…à condition qu’elles ne les concernent pas directement.