Qu’elles soient indépendantes ou dirigeantes, les femmes restent beaucoup moins nombreuses que les hommes dans les instances exécutives des entreprises. Et quand elles atteignent ce niveau de responsabilité, elles gagnent moins que leurs homologues masculins.
Ont-elles moins de temps, moins de confiance, plus de difficulté à convaincre leurs banquiers ou à s’imposer devant leur supérieur hiérarchique? Les chiffres confirment que la direction d’entreprise est une chose d’hommes, avant tout : parmi le petit million d’auto-entrepreneurs en activité sur le territoire français, seules 40% sont des femmes. A la tête des SARL (Sociétés à Responsabilité Limitée), elles se font plus rares encore (25%) et leur part est plus faible dans les autres types d’entreprises (17%). Leur présence diminue avec la taille de l’entreprise : elles représentent ainsi « 37% des gérants individuels, 28% des responsables de structures de 2 à 4 personnes », 16% des équipes dirigeantes en place dans les petites PME de 20 à 49 personnes et 14% dans les entreprises de 50 salariés ou plus.
En 2012, 900 000 femmes travaillaient en indépendantes ou en tant que salariées dirigeantes, indique l’Institut National de la Statistique (Insee) dans une étude publiée fin juillet. C’est moitié moins que les hommes (1,8 million).
Avec un salaire mensuel de 2020 euros en moyenne, les dirigeants d’entreprises (indépendant ou en poste dans une entreprise non-individuelle) gagnent 31% de moins que leurs homologues masculins (2 915 euros). Pour l’Insee, ces écarts de revenus sont liés à « un nombre d’heures travaillées moins important sur l’année, pour les femmes ».
La même étude révèle qu’elles exercent surtout des responsabilités dans « les services aux particuliers et dans la santé » où « 55% des indépendants et dirigeants salariés d’entreprises sont des femmes ». Les hommes, en revanche, sont très présents dans le bâtiment (construction surtout), dans l’industrie au sens large et dans les métiers du transport.