Les incertitudes sur la croissance mondiale ont pesé sur le climat des affaires en février (-2 points), annonce l’Insee dans son dernier rapport.
Tous les secteurs sondés par l’Insee, les services, le commerce de détail et le bâtiment, à l’exception de l’industrie où le moral des dirigeants s’est globalement stabilisé, ont accusé le coup en février dans un contexte global de crispation lié aux annonces négatives émanant des organismes internationaux sur les perspectives de croissance mondiale. Difficile, en effet, pour un chef d’entreprise attentif à l’économie, de tirer des plans sur la comète lorsque des spécialistes émettent des doutes sur le rythme de progression de l’activité américaine, s’inquiètent du ralentissement chinois ou relaient les cahots du marché boursier.
L’indicateur du climat des affaires, qui reflète le ressenti des chefs d’entreprises sur l’évolution de leurs carnets de commandes et la pérennité de leurs effectifs, recule de 2 points en France par rapport à janvier, indique l’Insee dans son dernier baromètre. Un résultat qui vient encore trop tôt pour laisser craindre un retournement de conjoncture durable : Pour Vladimir Passeron, chef du département conjoncture au sein de l’Institut des statistiques (source : Les Echos.fr), il convient de « regarder l’évolution sur plusieurs mois mais on a vu dans le passé des périodes d’inquiétudes générales sans que cela crée réellement de l’attentisme et un fléchissement de l’activité par la suite ».
A l’heure qu’il est, les patrons français semblent davantage préoccupés par les mauvais clignotants du contexte international, que par la situation de leurs propres affaires : « ils ressentent le climat d’incertitude ambiant dont les médias se font l’écho, sans forcément ressentir d’inflexion pour eux-mêmes», estime encore Vladimir Passeron, ajoutant que « le climat des affaires est bien plus élevé qu’en 2015 » et, qu’en l’état, « il est conforme avec le niveau de croissance du PIB d’environ 0,3 % à 0,4 % par trimestre ».