Crise ou pas, les entreprises semblent toujours déterminées à respecter leurs engagements et mener les actions qu’elles ont décidé de conduire en matière de développement durable. C’est ce que révèle le baromètre sur les entreprises et le développement durable paru fin mars, au moment où le premier ministre décidait de mettre entre parenthèse le projet de taxe carbone.
D’après la dernière édition du baromètre sur les entreprises et le développement durable, la très grande majorité des entreprises n’auraient pas laissé la crise entamer leur motivation en matière de développement durable. 52% d’entre elles déclarent en effet que ni leurs projets, ni leurs actions ne s’en sont trouvées perturbées et près d’un tiers (31%) indiquent même que la crise a eu pour effet de renforcer leur engagement.
Malgré cet enthousiasme, c’est précisément pour protéger les entreprises et ne pas handicaper leur compétitivité que le chef du gouvernement, François Fillon, a décidé hier de mettre entre parenthèse le projet de loi qui devait permettre l’entrée en vigueur de la taxe carbone.
Dans un premier temps repoussé à cet été en raison de sa censure par le Conseil constitutionnel, la contribution climat énergie pourrait en effet finalement ne pas voir le jour.
« Il faut que toutes les décisions prises en matière de développement durable soient analysées à l’aune de (la) compétitivité », a déclaré mardi 23 mars François Fillon, renvoyant la mise en œuvre de la taxe carbone à la condition d’un consensus européen sur la question.
Ce matin (mercredi 24 mars), dans un discours prononcé après le conseil des ministres, Nicolas Sarkozy justifiait la marche arrière du Premier ministre sur cette question sans pour autant affirmer que toute idée d’une fiscalité verte est abandonnée : « il est absurde de taxer nos entreprises au profit des pays pollueurs. Je confirme notre choix d’une fiscalité écologique et d’une taxe subordonnée à une taxe aux frontières ».
Dès hier, le Medef, depuis toujours hostile au projet de taxe carbone s’est félicité de son abandon dans un communiqué : « l’industrie n’aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité (…) la demande du Medef a été clairement entendue ».