La baisse record du nombre d’adhésions au statut d’auto-entrepreneur a plombé les chiffres de la création d’entreprise en août 2013 : la courbe recule de 11,4% par rapport à juillet.
Sous l’effet combiné de la période estivale et des incertitudes pesant sur l’avenir du statut d’auto-entrepreneur, le nombre global de créations d’entreprise s’est littéralement effondré en août 2013 (-11,4%) par rapport à juillet.
Jamais le nombre d’adhésions à l’auto-entreprise n’a été aussi bas : 16 331 inscriptions sur un mois, soit 5 000 de moins par rapport à juillet. Pour la première fois depuis très longtemps, les auto-entrepreneurs représentent moins d’une création d’entreprise sur deux, les immatriculations aux régimes classiques s’élevant à 21 920, un chiffre stable depuis plusieurs mois, et même en légère hausse cet été (+0,8%). Au total, 38 251 entreprises ont vu le jour au mois d’août.
Réforme du statut d’auto-entrepreneur
On est loin des chiffres record de 2010 et 2011, boostés par le statut ultra simplifié d’auto-entrepreneur entré en vigueur en janvier 2009. Sur les trois derniers mois, la courbe globale des créations d’entreprise est en baisse de -6,2% par rapport au même trimestre de 2012 (juin, juillet et août) et de -4,2% sur un an. Les créations d’entreprise sont notamment moins nombreuses dans les secteurs de « la construction, mais aussi les services aux ménages et le soutien aux entreprises » indique l’Insee dans son dernier rapport.
Sur les huit premiers mois de l’année de 2013, les auto-entrepreneurs restent néanmoins majoritaires : 181 648 adhésions au régime ont été comptabilisées sur un total d’environ 360 000 créations d’entreprise, tous régimes confondus.
Rappelons que Sylvia Pinel, ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat, a engagé une réforme du statut d’auto-entrepreneur qui vise à limiter son accès à deux ans lorsqu’un seuil de chiffre d’affaires est franchi : ces seuils sont de 32 000 (prestations de services) et 81 500 euros (vente de marchandises) aujourd’hui, mais leur niveau pourrait être considérablement abaissé.
Un projet de loi devrait être présenté aux parlementaires d’ici à janvier 2014, malgré la fronde des auto-entrepreneurs qui craignent une dénaturation du statut : celui-ci offre aujourd’hui des avantages fiscaux (pas de TVA, calcul des charges sur les chiffre d’affaires et exonération de charges quand le résultat est nul) et d’indiscutables souplesses administratives (pas d’immatriculation obligatoire).