Face au risque d’une dégradation de leur note par l’agence Moody’s, les banques françaises continuent de dégringoler sur les marchés financiers.
Rien n’y fait, ni le plan d’économies annoncé par la Société générale, ni les appels au calme de la banque centrale européenne, ni les propos rassurants du ministre de l’Economie François Baroin: les titres des établissements français détenteurs d’actifs grecs, BNP Paribas, SG et Crédit Agricole en tête, continuent leur descente abyssale sur les marchés financiers.
Si la crise grecque pèse très lourdement sur le portefeuille des investisseurs, le spectre d’un retour au scénario de 2008, avec la paralysie du marché interbancaire, cristallise toutes les craintes, alors que les Etats ne semblent plus en mesure d’avoir les moyens d’injecter, comme à l’époque, des fonds dans des trésoreries exsangues. S’ajoute à cela le risque d’un abaissement des notes de crédit des établissements français par l’agence Moody’s, dégradation que certaines sources annoncent pour jeudi prochain.
Cités par La Tribune, François Baroin, ministre des Finances et Christian Noyon, gouverneur général de la Banque de France, jouent la carte de l’apaisement : « Quel que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face » a tempéré le premier, tandis que le second martèle que les banques resteront, quoi qu’il advienne, solvables : « Les banques françaises n’ont ni souci de liquidité, ni problème de solvabilité » a souligné Christian Noyon, précisant au passage que « les banques françaises ont déjà ajouté en deux ans, 50 milliards d’euros à leurs fonds propres et vont continuer à les augmenter en vue de l’application de Bâle 3 ».
Cette semaine s’annonce décisive avec les négociations européennes portant sur la définition d’un calendrier pour un ultime plan de sauvetage grec.