Coup de massue pour les petits épargnants : le gouvernement va suivre les préconisations de la Banque de France et porter, dès le 1er août prochain, le taux du taux du Livret A à son plus bas niveau historique : 1%.
C’est un tournant dans l’histoire du petit Livret rouge, lancé sous la Restauration au début du XIXème siècle. Jamais ce produit d’épargne, devenu au fil des ans le placement préféré des français, n’aura rapporté aussi peu à ces souscripteurs. En août prochain, son taux de rémunération va baisser de 1,25% à 1%. En cause, le niveau d’inflation sur laquelle le coefficient de ses intérêts est (en partie) indexé : en Europe, cette courbe générale des prix est très basse (+0,3% hors tabac), au point que les responsables de Bruxelles redoutent un risque de déflation. La Banque Centrale Européenne a récemment tenu compte de cette inquiétude en abaissant son principal taux directeur à 0,15%, opération qui revient à desserrer le robinet de la création monétaire pour faire remonter les prix.
Préserver le pouvoir d’achat des épargnants
Dans le contexte actuel, 1% de taux de rémunération pour le Livret A, c’est un moindre mal car l’application stricte de la règle de calcul aurait pu le faire plonger à 0,75%, voire 0,5%. En janvier dernier, le gouvernement n’avait pas suivi la ligne de la Banque de France qui réclamait une baisse du taux du Livret A à 1%. A l’époque, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici avait justifié cette décision en assurant vouloir « préserver le pouvoir d’achat des épargnants ». Il faut dire qu’à deux mois des élections municipales qui s’annonçaient désastreuses pour la gauche, Bercy s’était empressé d’évacuer cette patate chaude.
Pour info, environ 50 millions de français détiennent un Livret A.