Pour une frange du patronat français, il y a un lien entre niveau du Smic et taux de chômage. Mais, à l’échelle européenne, les chiffres contredisent cette thèse.
21 des 28 pays membres de l’Union Européenne ont un salaire minimum légal qui s’applique à tous les salariés. C’est au Luxembourg qu’il est le plus élevé (1 921 euros pour un taux de chômage de 6% environ). Le Smic français est un peu plus bas que son homologue belge (1 445,38 euros bruts contre 1 502 euros bruts), mais le chômage est plus fort dans l’Hexagone (10,5% contre 8,5%).
En Grèce, le salaire minimum a fait les frais de la rigueur et a perdu 22% de sa valeur en 2012 pour tomber à 600 euros, mais le chômage culmine toujours là-bas à 26% de la population active. Début 2013, le Smic britannique a également fait l’objet d’un sévère tour de vis (-6%) mais il s’élève toujours à 1 264 euros pour un taux de chômage inférieur à 7%.
Un Smic en Allemagne dès 2015
Comme le Danemark, la Suède ou la Finlande, l’Italie n’applique aucun salaire uniforme.Iil n’existe pas de Smic au sens où les français l’entendent : pourtant, chez les transalpins, le marché du travail est moribond (près de 13% de chômage). En Espagne, la fiche de paie minimale s’élève à 753 euros. Le chômage y est un des plus forts d’Europe (+25%), après celui de la Grèce, et ce malgré le choc de compétitivité qui s’est abattu sur les travailleurs ibériques depuis 2011.
Rappelons qu’un Smic fixé à 8,5/h (contre 9,53 en France) va être mis en place dès janvier 2015 en Allemagne. Auparavant, aucune règle commune n’y existait pour les salariés. Le chômage dépasse à peine 6%.
C’est la Bulgarie qui propose le salaire légal le plus faible (159 euros), pourtant le chômage monte à 13%. La Roumanie fait mieux que sa voisine avec un smic à 180 euros et un taux de chômage de 7,5%.