Pour compenser l’effet négatif du Brexit sur la psychologique des chefs d’entreprise implantés en Grande-Bretagne, le ministre anglais de l’Economie propose une véritable révolution fiscale.
Le Brexit va-t-il jouer en faveur ou en défaveur de la compétitivité française ? La sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne, voté par référendum fin juin, a soulevé un vent de panique outre-Manche où, prises de court, de nombreuses entreprises envisagent de se délocaliser sur le continent pour rester dans le giron de Bruxelles. Redoutant une fuite de capitaux, l’actuel gouvernement anglais tente de réagir en promettant un véritable choc fiscal qui pourrait le conduire à sacrifier son Impôt sur les Sociétés en abaissant son taux à 15%, proche du niveau en vigeur chez son voisin irlandais. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances George Osbrone, chancelier de l’Echiquier, dans un entretien accordé au Financial Times.
Actuellement, l’impôt anglais sur le bénéfice des entreprises est moins élevé que son homologue français (23%, contre 34 %). il est en dessous également du taux moyen appliqué dans l’ensemble de l’Union Européenne.
Un paradis fiscal ?
En Irlande, le taux très avantageux de cet impôt avait permis d’attirer de nombreux groupes internationaux, comme Google ou Microsoft. S’il devait être appliqué à la lettre en Grande Bretagne, le choix fiscal privilégié par George Osborne garantirait l’attractivité économique du pays. Loin d’être réduite à une réaction épidermique au Brexit, cette stratégie remonte à loin dans l’esprit du chancelier qui, sous l’ère David Cameron, a déjà allégé de nombreuses taxations sur les entreprises et abaissé de 8% l’impôt sur les sociétés.
Avec un taux à 15%, équivalent à celui de la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie, l’Etat de sa très gracieuse Majesté, doué d’un potentiel de production plus important que les pays de l’est, à l’export notamment, deviendrait un quasi paradis fiscal.