Dans un entretien accordé à La Tribune, le président de l’Union des Auto-Entrepreneur, François Hurel qui a participé à la mise en place du statut de l’auto-entrepreneur revient sur la proposition des sénateurs de limiter à 3 ans l’exercice en auto-entreprise.
Interviewé par le quotidien économique La Tribune, François Hurel le président de l’Union des auto-entrepreneurs ne s’est pas déclaré favorable (pouvait-on en douter ?) à la proposition des sénateurs de limiter le bénéfice du statut de l’auto-entrepreneur à trois ans.
Comme Hervé Novelli, il considère que changer la loi risquerait de compliquer inutilement le statut et considère que traquer les fraudeurs serait plus judicieux. D’ailleurs s’il considère que la limitation inciterait certainement certains auto-entrepreneurs à basculer vers un statut d’entreprise individuel, il rappelle que d’autres se réengageraient probablement sur la voie du travail au noir… précisément ce contre quoi est censé en partie lutter le dispositif de l’auto-entrepreneur.
Quant à la question de la concurrence déloyale régulièrement invoquée par les artisans et autres détracteurs du jeune régime de simplification de la création d’entreprise, François Hurel s’appuie sur une récente étude de l’Ordre des experts comptables pour rappeler avec quelles précautions il faut considérer les avantages du statut.
« Pour les auto-entrepreneurs, les charges sociales se montent à 23 % et portent sur le chiffre d’affaires, pour un artisan, elles sont de 46,15 %, mais portent sur le bénéfice réalisé. Ce qui n’est pas la même chose », le président de l’UAE ajoute par ailleurs « qu’un artisan peut déduire ses charges, ce qui n’est pas le cas de l’auto-entrepreneur qui paie des charges sur la totalité de son chiffre d’affaires au demeurant plafonné » (80 300€ pour les activités de commerce, 32 100€ pour les auto-entreprises de prestation de services).