Il y a encore un an, le pétrole et la monnaie européenne étaient présentés comme les boulets de la compétitivité française. Aujourd’hui, sous le double effet de la baisse des prix des carburants et de la flambée du dollar, le vent tourne.
A mesure qu’il monte, l’euro est accablé de tous les maux. Aujourd’hui, c’est l’effet inverse qui s’enclenche (-14% par rapport au dollar) et, du coup, l’euro devient, comme par magie, un rempart contre les effets pervers de la mondialisation (l’euro haut avait également permis de modérer la flamblée de l’or noir entre 2011 et 2012).
Dans une étude de conjoncture, l’Institut Coe-Rexecode confirme que la combinaison d’un euro moins fort, et d’une baisse durable des cours pétroliers, va peser favorablement sur la compétitivité des entreprises françaises. L’euro déprécié va faire baisser le coût des produits à l’exportation, ce qui devrait donner un coup de fouet au secteur industriel. Certes, les importations deviennent plus chères mais l’impact de ce renchérissement sera limité par la chute de cours du pétrole, tombés, pour le baril de WTI et de Brent, sous la barre des 50 dollars.
« Un quart des trésoriers estiment en effet que les prix des matières premières ont exercé une influence positive sur la situation de trésorerie de leur entreprise » indique Coe-Rexecode. De même qu’une « large majorité des trésoriers » estime que la perte de vitesse de l’euro face au dollar européenne a permis aux entreprises d’améliorer leur situation financière.
Pour autant, la croissance restera molle en France en 2015. Le gouvernement de Manuel Valls a établi son budget sur une prévision de croissance de +1%, mais l’Insee a déjà revu cette projection à la baisse (+0,8%). S’il se confirme, ce rythme restera trop faible pour permettre à l’emploi de redémarrer, d’autant que la zone euro reste sous la menace d’une déflation (0%) qui serait catastrophique pour l’investissement.