En contrepartie de la baisse du taux du Livret A, le gouvernement compte faciliter l’accès des ménages à un support d’épargne mieux rémunéré, le LEP.
C’est la fin du coup de pouce sur le livret A : maintenu artificiellement à 0,75% d’intérêt alors que les taux des banques centrales sont au plancher, ce placement sécurisé et défiscalisé va perdre de la valeur à compter du 1er février, date à laquelle le gouvernement annonce vouloir appliquer stricto sensu une règle de calcul moins avantageuse par rapport au niveau d’inflation. Concrètement, le produit préféré des épargnants français ne rémunérera plus ses souscripteurs qu’à hauteur de 0,5%, un record historique à la baisse depuis sa création il y a plus de deux siècles. Dans les faits, cette nouvelle formule se traduira par un manque-à-gagner d’un euro par mois pour qui dispose d’une somme de 4 800 euros sur ce livret, soit le niveau d’encours moyen mesuré en France . Pour les épargnants qui ont choisi d’y sanctuariser une grosse partie de leurs économies, c’est-à-dire atteint ou dépassé le plafond légal de 22 950 euros (hors intérêts capitalisés), les pertes annoncées seront plus importantes : – 87 euros sur un an.
Pas d’élargissement mais des conditions assouplies pour le LEP
Précisons que son cousin germain, le Livret Développement Durable et Solidaire, lui aussi net d’impôt et de taxe, sera astreint au même régime sec et ne délivrera pas un rendement supérieur à 0,5%.
Un bref rappel historique permet de mesurer l’ampleur de la dégringolade : fixés à 0,75% depuis août 2015, ces deux livrets accordaient encore des intérêts à 2,25% au début de la décennie.
Pour faire passer cette pilule auprès des 55 millions de français qui détiennent un compte, Bercy envisage de simplifier l’accès au Livret d’Epargne Populaire, un produit de substitution mis à disposition des ménages qui perçoivent un revenu annuel modeste (19 977 euros maximum pour une célibataire). Ce produit créditera ses épargnants d’un taux d’intérêt de 1% à partir du 1er février, soit le double de celui du Livret A et du LDDS.
Selon le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, la procédure imposée aux français éligibles au LEP dissuade un nombre d’entre eux d’y adhérer et de faire valoir leurs droits : il leur est obligatoire de présenter à l’ouverture, puis chaque année, leur feuille d’impôt afin de vérifier l’évolution de leur revenu. Bercy assure que ces conditions seront supprimées.
Rappelons que le niveau des dépôts sur LEP est plafonné à 7 700 euros (hors intérêts). Les versements et les retraits sont libres avec une somme minimale de 30 euros minimal à injecter à l’ouverture du compte.