Le gouverneur de la Banque de France souhaite maintenir la rémunération du Livret A à son niveau actuel (0,75%) et plutôt ajuster le taux du Plan Epargne Logement (2%) qu’il juge « anormalement élevé ».
Passé à 0,75% l’été dernier, son point bas historique, le taux du Livret A reste théoriquement indexé sur le rythme d’inflation. Or, cette courbe évolue à peine depuis deux ans, a même traversé une phase négative début 2015 et se maintient aujourd’hui tout juste au-dessus de la ligne de flottaison (+0,2%, selon la dernière estimation de l’Insee).
Dans un tel contexte, que faire avec le Livret alors que la question d’un réajustement du coefficient se posera de nouveau en février? Sur Europe 1, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, qui intervient à titre consultatif dans le processus de décision, a éludé la question, laissant néanmoins entendre, sans se prononcer ouvertement, qu’il ne préconiserait pas une nouvelle baisse de rendement du produit d’épargne français le plus populaire, en dépit de la désinflation rampante.
Bon pour l’économie
Sans surprise et encore implicitement, il rejoint la position de Pierre-René Lemas, directeur général de la caisse des Dépôts et Consignations par où transitent les fonds collectés sur ce livret. Sur France Info, ce dernier a été plus direct et franchement annoncé qu’il ne « recommandera pas une nouvelle baisse du taux ».
Après avoir reconnu que le passage à 0,75% de rendement avait été « une sage décision », le haut fonctionnaire de la Banque de France a fait savoir que, pour la prochaine échéance, « sa proposition viendra en temps et en heure, très prochainement ». Il a toutefois plaidé en faveur d’un rééquilibrage des nouveaux plans d’épargne-logement (PEL) dont le taux, actuellement fixé à 2%, lui semble « anormalement élevé ».
Pour étayer son argument, il a ajouté qu’une « baisse des taux d’intérêt est une bonne chose pour l’ensemble de l’économie française car cela favorise la croissance et l’investissement ».