Très contestée par les chefs d’entreprise, surtout en Bretagne, le nouveau dispositif fiscal à vocation écologique qui devait être appliquée sur les poids lourds à compter du 1er janvier 2014, a été suspendu par le gouvernement.
Pour beaucoup d’observateurs, le projet d’écotaxe a été la goutte qui a manqué de faire déborder le vase fiscal. La mesure, qui devait frapper les poids lourds français ou étrangers de plus de 3,5 tonnes, a même déclenché un vent de révolte en Bretagne, dans un contexte économique déjà marquée par la déconfiture de la filière agroalimentaire.
Afin de mettre fin à la crise et s’éviter les risques d’une confrontation trop longue avec les contestataires, le gouvernement, par la voix de n°1 Jean-Marc Ayrault, a décidé de suspendre le dispositif, sans le supprimer donc.
« La confrontation doit céder la place au dialogue. Le courage, ce n’est pas l’obstination. Le courage, c’est d’écouter et de comprendre, c’est de rechercher la solution et d’éviter l’engrenage de la violence » a déclaré le premier ministre à l’issue d’une réunion matinale à Matignon.
Mesure ajournée sur tout le territoire français
Il y a quelques jours encore, il était question d’alléger l’écotaxe en Bretagne, afin de prendre en compte les spécificités géographiques de ce territoire mais aussi de ses difficultés conjoncturelles liées à la liquidation d’une partie de Doux (volaille) et la fermeture des abattoirs Gad (porc).
Rappelons que le projet d’écotaxe a nécessité l’installation de portiques sur les routes non payantes afin de contrôler les camions supérieurs à trois tonnes. 150 ont été installés sur l’ensemble du territoire pour un coût avoisinant les 650 millions d’euros. De leur côté, les transporteurs ont dû équiper leur véhicule d’un boîtier GPS spécifique permettant de comptabiliser leurs distances parcourues en France.
« L’écotaxe doit être corrigée, mais elle sera mise en œuvre, car elle est nécessaire » a souligné Jean-Marc Ayrault. Ce ne sera toutefois pas pour 2014.