Le gouvernement souhaite annuler progressivement l’avantage fiscal du gazole par rapport à l’essence. Une nouvelle hausse de 1 centime est décidée pour 2016.
Les 80% d’automobilistes français qui carburent au diesel vont ressentir un coup de pompe en deux temps. Le premier dès l’année prochaine : le gouvernement a en effet annoncé une hausse de la taxation sur le gazole qui se traduira par une dépense d’un centime supplémentaire par litre, tandis que l’essence bénéficiera, simultanément, d’une baisse identique. L’opération sera renouvelée en 2017 afin de réduire l’écart fiscal de 15 à 20 centimes qui sépare encore aujourd’hui les deux carburants. Au final, les consommateurs de gazole devront, dans les deux prochaines années, débourser au moins un euro de plus (1,20 euro en moyenne) pour s’offrir un plein de 50 litres. Le coup s’annonce rude pour les gros rouleurs qui passent cinq fois par mois à la pompe remplir leur réservoir.
Baisse des impôts locaux ?
Comme l’a déjà annoncé la ministre de l’Energie Ségolène Royal, l’objectif de ces ajustements vise à « rapprocher le prix du gazole de celui de l’essence sur une période de cinq ans environ » afin de « dédieseliser » progressivement le parc automobile français. En plein scandale Volkswagen, les justifications écologiques d’une telle mesure vont dans le sens du vent, la toxicité diesel et son impact sur la qualité de l’air et la santé publique n’étant, il est vrai, plus à démontrer. Mais financièrement, l’affaire est aussi très intéressante : la précédente hausse de 2 centimes par litre de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques) avait rapporté au moins 800 millions d’euros à l’Etat. Une somme qui devait compenser le manque-à-gagner fiscal lié à l’abandon de l’écotaxe sur les poids-lourds.
Selon le premier ministre Manuel Valls, la prochaine recette servira à « financer l’allégement de la fiscalité locale des contribuables modestes, et notamment des retraités, conformément à ses objectifs de justice sociale ».