Selon l’Insee, le taux de chômage va tomber à 9,5% de la population active à la fin de l’année grâce à un regain de croissance lié à un surcroît de consommation.
C’est à la fin du match qu’on compte les points. Un principe que doit ressasser l’esprit de François Hollande mis en échec depuis 2012 sur le front du chômage. Son mandat, qu’il annonçait comme celui des lendemains qui chantent, à défaut d’un grand soir, a suivi son cours au rythme des bilans mensuels de Pôle Emploi, souvent désastreux (au moins 600 000 chômeurs de plus en trois ans). Sa bataille contre ce fléau, qui mine la société française depuis la fin des années 1970, a été marquée par deux étapes qu’il s’est lui-même imposées. La première fut une de ses plus grandes erreurs stratégiques : soucieux de rassurer l’opinion, Hollande s’était risqué un fixer un cap trois mois après son arrivée à l’Elysée en annonçant une inversion de la courbe fatidique pour l’année suivante, fin 2013. Le miracle n’a pas eu lieu. La seconde, beaucoup plus subtile sur le plan politique, remonte à 2015 : pour faire mine de se démarquer de ses prédécesseurs, le Président annonce qu’en cas de revers dans sa lutte contre le chômage, la question de sa candidature ne se posera pas en 2017.
Allégement du coût du travail
Ce pari pourrait s’avérer gagnant si l’on se penche sur les nouvelles prévisions de l’Insee qui semblent ouvrir des bonnes perspectives pour l’année en cours : la croissance économique d’abord, qui détermine tout le reste, devrait atteindre +1,6% fin 2016. Si ce chiffre se confirme, il s’agirait du meilleur résultat enregistré par un gouvernement français depuis 2011 (+2%). Encore bien trop faible toutefois pour provoquer un reflux durable et spectaculaire. Quels mérites accorder à François Hollande dans ce redémarrage poussif et chaotique du moteur français ? Depuis plus d’un an, le Chef de l’Etat compte sur les effets bénéfiques d’un contre-choc pétrolier qui, après la gigantesque flambée de la période Sarkozy, a fait chuter le cours du baril à 30 dollars début 2016. Un retournement de conjoncture salutaire qui a boosté la consommation et offert un bol d’oxygène inespéré aux entreprises. Dans ce contexte de détente, le taux de chômage devrait, selon l’Insee, tomber à 9,5 % de la population active fin 2016, soit 0,4 point de moins par rapport à la fin 2015.
Au crédit de François Hollande toutefois, l’Insee cite la politique d’allégement de charges amorcée par Jean-Marc Ayrault en 2013, prolongée sous Manuel Valls en 2015 : « Cette reprise de l’emploi s’explique par une activité mieux orientée mais aussi par un enrichissement de la croissance en emplois apporté par le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice), le pacte de responsabilité et la prime de 2.000 euros à l’embauche dans les PME » (source : Les Echos.fr).