Pour Pierre Gattaz, les modalités actuelles du CDI empêchent les entreprises d’embaucher. Quelle est son alternative ?
C’est une vieille antienne entonnée par le chœur des pleureuses du Medef depuis (grosso modo) les années 1970 quand ont été précisées les conditions de licenciement des salariés (jurisprudence Janousek de 1976) : le CDI est trop protecteur pour les travailleurs, et pas assez sécurisé pour leurs employeurs qui se trouvent pieds et poings liés face aux aléas de la conjoncture, et dans l’impossibilité d’ajuster leur effectif en fonction du carnet de commandes : « Nous préconisons que, lorsque nous signons un contrat avec un salarié, on puisse intégrer des clauses de séparation dans le contrat, comme un contrat de mariage » a indiqué le président du Medef sur France 2.
Plafonnement des indemnités de licenciement
Pour Pierre Gattaz, le Contrat à Durée Indéterminée (CDI), « tel qu’il est fait, est très inquiétant, très anxiogène », et régi par un Code du Travail « trop compliqué, improductif, qui fait très peur et qui est incompréhensible des employés et des entrepreneurs ».
Ce nouveau coup de pression orchestré par le patron des patrons vise à infléchir la position gouvernementale à l’heure où s’engage la réforme promise par François Hollande pour assouplir la législation du Travail. Le Medef n’y va pas par quatre chemins et réclame de nouvelles modalités juridique pour le CDI, un totem auquel la droite comme la gauche ont toujours refusé de s’attaquer.
Le Medef souhaite notamment que des mesures soient prises pour limiter les recours aux prudhommes « où on ne sait même pas ce qui va s’y passer » et qui représentent, de fait, « une insécurité terrible pour le salarié et pour l’entrepreneur ». Une doléance entendue par le gouvernement qui avait introduit dans la Loi Macron le principe d’un plafonnement des indemnités versées aux salariés en cas de licenciement abusif.
Mais Pierre Gattaz en veut plus : en mars dernier, il avait préconisé la création de « motifs de licenciement incontestables » qui seraient consentis par le salarié au moment de la signature du contrat de travail.