La crise économique a récemment mis en avant les rémunérations jugées incongrues des dirigeants d’entreprise alors même que leurs sociétés connaissent de graves soucis financiers. Cependant, tous les chefs d’entreprise ne se versent pas des millions d’€ quand leur entreprise perd de l’argent, licencie et/ou est aidée par l’Etat.
Désireux d’afficher toujours plus de sensationnalisme à l’écran, les médias insistent sur les sommes astronomiques perçus par certains hauts dirigeants d’entreprise à travers les cas de parachutes dorés, bonus et autres stock-options injustifiés. Néanmoins, il ne pas faut confondre « patron » et « dirigeant salarié ». Si dans l’état d’esprit, l’un comme l’autre peut se sacrifier au profit de la cause entreprise, ou inversement ne penser qu’à eux-mêmes, ces deux statuts se distinguent sur de nombreux points. Le patron est souvent perçu comme un individu libre et indépendant qui gagne forcément bien sa vie. Pourtant, il faut bien préciser que la réalité est toute autre.
2. Différence patron / dirigeant salarié
Contrairement à un dirigeant salarié, un patron a souvent créé son entreprise. Il a donc investi de son argent et de son temps à tenter de faire grandir sa société. Il sait que s’il n’y arrive pas, il perd son capital sans aucun parachute doré, ni assurance-chômage à la clé. Pour la majorité petits des patrons, le revenu, c’est ce qui « reste » après avoir payé toutes les charges d’exploitation. Autant dire que beaucoup, au moment de monter leur affaire, ont sacrifié leur revenu au profit de la survie de l’entreprise. C’est le cas également en période de crise. A l’inverse, malgré tout le dévouement et l’esprit d’entreprise dont peut faire preuve le meilleur des dirigeants salariés, celui-ci n’a rien investi au départ de l’aventure. De plus, il reçoit un salaire fixe quelle que soit la situation de l’entreprise, bénéficie de congés-payés, d’un 13e mois et autres avantages…
3. A qui la faute ?
Cependant, outre la minorité de cas évoqués par les médias, il est délicat d’incriminer les dirigeants salariés. La législation et la fiscalité française ne favorise pas assez l’entrepreneur, innovant, créateur de richesses et d’emplois. Plus de 90% des dirigeants d’entreprise sont des petits patrons qui gagnent en moyenne, 1850€ par mois en faisant souvent 35 heures en 3 jours. Une économie ne fonctionne pas sans entrepreneurs. Raison de plus pour rendre l’environnement économique, financier, social, fiscal et réglementaire propice à la création et à la reprise d’entreprise. La création du statut d’auto-entrepreneur est une réponse qui semble adaptée mais qui révèle surtout les lourdeurs et difficultés du système administratif et fiscal présentes jusqu’ici. D’ailleurs, si la France génère de nombreuses créations d’entreprises (327 396 en 2008), elle enregistre également un record de défaillances et de cessations d’activité chaque année…A méditer.