Parmi les pistes évoquées pour rétablir les comptes des caisses de retraite, l’allongement de la durée de cotisations tient la corde parce qu’elle coïncide avec l’évolution positive de l’espérance de vie. Mais, selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), cette mesure ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système par répartition à l’horizon 2030.
Que faire pour sauver les retraites ? Comme lors des réformes précédentes, le gouvernement ne disposera pas d’une infinité de solutions : il faudra allonger la durée de cotisations, mais il est probable que cette mesure s’accompagne d’un nouveau recul de l’âge de départ, lequel sera fixé à 62 ans pour tous à partir de 2016.
Cotiser pendant 42 ans ?
Le calendrier devra-t-il être accéléré ? C’est possible car la situation est urgente : si rien n’est fait, le déficit des régimes de retraite atteindra 18,8 milliards à la fin du mandat de François Hollande. La réforme Fillon de 2003, qui actait un allongement de la durée de cotisations jusqu’à 41,9 ans (soit 41 ans + trois trimestres) à partir de la génération née en 1958, s’avère déjà insuffisante.
Si un nouvel allongement devait être appliqué, il concernerait donc les deux générations suivantes appelées à faire valoir leurs droits après 2020 : dans l’hypothèse où les paramètres actuels ne seraient pas modifiés (rapport maintenu à 1,79 entre la durée de la vie active et celle de la retraite), la génération 1962 devrait cotiser 42 ans, la génération 1975 pendant 43 ans et jusqu’à 44 pour la génération 1989.
Le système toujours en déficit en 2030
Selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), qui vient de plancher sur ce scénario, un allongement appliqué à ce rythme ne suffirait pas à équilibrer les comptes à court terme, c’est-à-dire en 2030.
Un constat confirmé par la Caisse nationale d’assurance vieillesse qui estime qu’une telle mesure permettrait une économie de 2 milliards en 2030 sur un déficit qui s’élèverait encore à 11,5 milliards.
Même chose pour les caisses complémentaires : le déficit ne serait réduit que de 1,7 milliards, pour atteindre encore 10 milliards.
Pour info, les faits démontrent que le recul progressif de l’âge de départ en retraite ne se fait pas au même rythme selon que l’on travaille dans le secteur public ou privé : toujours selon le COR, l’âge de départ moyen des fonctionnaires s’établissait à 57,1 ans en 2010. L’an dernier, les salariés du privés sont partis en moyenne à 61,9 ans.