Le report de l’écotaxe a beau soulager les transporteurs, il risque de peser lourd dans les caisses de l’Etat.
Bien des impôts reportés n’ont, finalement, jamais vu le jour. L’écotaxe devrait échapper à cette destinée car son coût de recouvrement s’élève, pour l’Etat, à 800 millions d’euros, montant de la facture liée à l’installation des portiques métalliques qui devaient contrôler les poids lourds de plus de 3 tonnes.
Ce contrat avait été signé en 2011 par le gouvernement de François Fillon avec une société italienne, Ecomouv, chargé de déployer l’ensemble du dispositif (180 portiques et 250 bornes) sur l’ensemble du territoire.
Mais ce n’est pas tout : une partie du produit de cette taxe, qui devait rapporter en régime de croisière 1,15 milliard d’euros, était destinée aux caisses de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF) qui mobilise des fonds à l’échelle locale pour soutenir les projets de modernisations ferroviaires, routières, fluviales et maritimes.
Malgré la suspension du dispositif, l’Etat devra donc régler la note à Ecomouv (800 millions sans délai) et prendre en charge les premiers coûts fixes du dispositif à hauteur de 150 à 200 millions d’euros par an.
Mauvaise affaire donc pour le contribuable français qui devra financer un impôt qui ne rapportera rien en 2014, à moins que le gouvernement ne trouve une alternative avant l’été prochain.