Si la seconde reste dans les limbes de la République, la première est entrée en vigueur début 2016, et elle commence à porter ses fruits, signale l’Acoss.
La prime à l’embauche accordée aux PME en janvier dernier suffira-t-elle à relancer l’emploi dans les secteurs-clés de l’économie française ? Alors que la Loi Travail déclenche l’hostilité de la rue et subit une salve d’amendements à l’Assemblée nationale, certains se demandent déjà si cette enveloppe de 4 000 euros ne constitue pas, à cette heure, la mesure consensuelle qui manquait à François Hollande pour lui permettre de gagner son pari sur l’inversion de la courbe du chômage. En tout cas, les chiffres livrés par l’Acoss, organisme qui centralise les cotisations versées à la sécurité Sociale, semblent traduire un engouement certain.
Eclaircie dans l’industrie
De janvier à mars, le nombre de déclarations d’embauche supérieures à un mois (hors intérim) a progressé de 6% en France, une accélération qui porte le rythme annuel à +8,1%, en forte hausse par rapport à celui enregistré fin décembre 2015 (+3,2%). L’effet bénéfique s’est surtout fait sentir dans l’industrie, un secteur en tension où les déclarations d’embauche de plus d’un mois augmente de +4,6 % en mars 2016, orientant la courbe globale à+ 2,6 % sur l’ensemble du premier trimestre et à + 8,3 % sur les douze derniers mois, un résultat, là aussi, bien supérieur à ce qu’il était en fin d’année dernière (+3,3%).
Une embellie que l’Acoss impute aux points de PIB supplémentaires glanés en 2015 (+1,2%) et à la tendance positive qui semble s’amorcer en 2016 sur le front de la croissance économique, mais aussi à la mise en œuvre, « depuis le 18 janvier 2016 de la nouvelle mesure » Embauche PME » ». On l’a dit, ce dispositif prend la forme d’une aide de 4 000 euros (500 euros par trimestre) accordée aux entreprises de moins de 250 salariés qui recrutent du personnel. L’outil cible les salaires modestes jusqu’à 1,3 fois le SMIC, soit 22.877 euros bruts annuels pour une durée hebdomadaire de 35 heures.