La modération salariale touche aussi les cadres

Le niveau de rémunération des cadres progresse de +1,7% cette année mais les variations sont disparates selon les secteurs d’activité.

Dans les entreprises, la crise a bon dos pour freiner les salaires. Selon le dernier relevé d’Expectra, filiale du groupe d’intérim Randstad, cette politique est toujours sensible dans les principaux secteurs de l’économie française, alors que le Smic est, en dehors des mécanismes de revalorisation légale indexée sur l’inflation, gelé depuis une dizaine d’années (à l’exception d’un coup de pouce concédé par François Hollande en juillet 2012).
A ce titre, la situation des cadres est plus enviable que celle des employés. Leur niveau de rémunération a progressé de +1,7% en 2016, soit la hausse la plus forte depuis 2012, indique le 14ème baromètre Expectra. Une tendance positive qui évolue toutefois sur un rythme encore très modéré par rapport à celui d’avant-crise (+2,3% en 2007 selon l’Insee).

Plus de 40 000 euros pour un chef de projet infrastructure

Pour Christophe Bougeard, directeur général d’Expectra, ce léger rebond est lié aux bonnes perspectives d’activité entrouvertes par l’amélioration de la croissance économique après des années de vaches maigres. Avec un taux de PIB estimé entre +1,3 et +1,5% cette année, la production française sort de l’apathie mais reste toutefois en convalescence. La catégorie des cadres reste également confronté à un taux de chômage élevé (5%), bien que très inférieur au chiffre globale appliqué à l’ensemble de la population active française (9,9%).
Les plus fortes hausses salariales, toutes supérieures à +6%, ont été enregistrées « dans les métiers de l’informatique et des télécommunications, un secteur en première ligne face à la digitalisation de l’économie», souligne Christophe Bougeard. Avec +6,8% d’augmentation en 2016, les cadres qui occupent des postes de chefs de projet d’infrastructure visant à installer des outils internet et développer des stratégies cloud en entreprise, sont ceux qui émargent au plus haut dans la hiérarchie des cols blancs (41 710 euros de salaire brut médian annuel).