Le ministre du Travail Michel Sapin a rebondi sur la formule prononcée par le premier ministre François Fillon en 2007, déclarant, non sans ironie, que ce dernier avait effectivement laissé un « Etat totalement en faillite ». Mais la plaisanterie a été prise au premier degré.
La France, un pays en faillite ? C’est François Fillon, dès 2007, alors premier ministre d’un Nicolas Sarkozy fraîchement élu, qui avait lâché cette bombe : « Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite et qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans » disait-il, le verbe placide, lors d’un premier déplacement officiel en Corse.
Réduire les déficits en 2013
Moquée dans un premier temps, la formule a fait son chemin depuis. Elle a même pris toute sa dimension en 2011 lorsque l’Europe s’est retrouvée dans l’œil du cyclone de la crise en raison de l’endettement de ses Etats, Grèce en tête.
Hier, Michel Sapin, ministre du Travail, l’a remise au goût du jour dimanche sur Radio J, affirmant, avec un brin d’ironie, que François Fillon avait effectivement laissé la France « totalement en faillite ». Et d’ajouter : « c’est la raison pour laquelle il a fallu engager des programmes de réduction des déficits et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif ».
Problème : même au second degré, la sortie a fait mouche et sonné comme un mauvais sinal adressé aux marchés financiers. A tel point que le ministre a dû rattraper le coup très vite en précisant que le terme « faillite » faisait référence aux propos de François Fillon en 2007 et qu’il ne s’appliquait pas à la situation économique actuelle de la France.
Rappelons que la dette publique s’élève à 1 818, 1 milliards d’euros, soit près de 90% du Produit Intérieur Brut (PIB). Le gouvernement s’est engagé à ramener les déficits publics français dans les critères européens à la fin de l’année 2013, soit 3% du PIB.