Ce triste constat, qui confirme la désindustrialisation de l’économie française, a été dressé par le cabinet de veille Trendeo.
Comme en 2013, la France va perdre des emplois cette année. 12 000 postes ont déjà étté supprimés dans l’industrie manufacturière (une tendance en baisse toutefois par rapport à l’année précédente) et le secteur de l’aéronautique, d’habitude si porteur, n’a « pas créé d’emplois, en solde net, cette année » signale Trendeo. Si un léger redressement semble s’opérer dans l’automobile et l’industrie agroalimentaire, le commerce entre dans une très mauvaise spirale, avec une nette hausse de suppressions d’emplois sur les deux derniers trimestres : « c‘est un phénomène significatif (…) puisque ce secteur reste globalement le premier secteur créateur net d’emplois depuis 2009, avec un solde positif de 89 000 emplois créés » note l’étude.
Avec 34 fermetures nettes (119 créations et 153 fermetures) depuis janvier, contre 114 pertes en 2013, une légère éclaircie perce dans les statistiques des tribunaux de commerce. Depuis 2009, l’économie française ferme plus d’usines qu’elle n’en ouvre, même si l’écart entre les liquidations et les créations tend à se réduire (60 contre 100 depuis 2009, mais un taux de création en progrès cette année, à 77%).
Il n’empêche que le processus de désindustrialisation dans lequel la France est happé depuis dix ans se traduit dans les chiffres : depuis 2009, la France 558 usines. Toujours selon l’étude, « les grandes entreprises ont supprimé plus de 50 000 emplois » depuis cinq ans, quand les ETI « qui se sont montrées bien plus résilientes, et ont conservé leurs sites de production », en ont créé 90 000.