La baisse de consommation des ménages a pesé sur le niveau de croissance au deuxième trimestre, indique le dernier rapport de l’Insee.
Sans croissance, la France ne parviendra pas à couler le chômage. C’est encore une fois ce que doit se dire François Hollande, lui qui a conditionné sa deuxième candidature à l’Elysée à l’inversion de cette courbe fatidique. En ce qui concerne l’évolution du PIB, indicateur qui reflète le taux de remplissage des carnets de commandes des entreprises, leur capacité à produire, à investir et à embaucher, le bilan du deuxième trimestre marque un coup d’arrêt (0%) par rapport au bel élan qui s’était amorcé en début d’année (+0,7%), indique l’Insee dans son dernier pointage. Un peu à l’image de ce qui s’était passé en 2015, l’économie française a démarré son exercice en trombe avant de caler à la première montée. Dans un communiqué, le ministre des Finances Michel Sapin voit dans cette interruption un effet rééquilibrage après « la croissance exceptionnelle du premier trimestre ». Il cite également des évènements « ponctuels » survenus au printemps, « notamment les grèves dans les raffineries qui ont pesé sur la production ».
Prévision de croissance maintenue en 2016
Plus vraisemblablement, c’est le fort ralentissement des dépenses engagées par les ménages qui a tiré la croissance globale vers le bas. Après une forte reprise au premier trimestre (+1%) , la consommation est retombée au point zéro (-0,8% en juin), notamment dans le secteur de l’hébergement-restauration. Le contrecoup lié au renchérissement, encore modeste, des produits pétroliers expliquerait aussi cette prudence.
Même les entreprises ont moins investi (-0,2%) et les exportation ont reculé, malgré la hausse du volume des livraisons navales sur les trois derniers mois.
Michel Sapin assure pourtant que ces mauvais résultats ne remettent pas en cause « la prévision de croissance de +1,5% en 2016 ». Il ajoute que « cette dynamique ressort également des enquêtes de conjoncture puisque la confiance des chefs d’entreprise comme des ménages se maintient à un niveau favorable, cohérent avec la reprise à l’œuvre depuis plus d’un an ».