Le rythme actuel du PIB français remet gravement en cause l’objectif de croissance que le gouvernement s’était fixé pour l’année 2016.
La France affichera-t-elle +1,5% de croissance à la fin de l’année ? Dans les colonnes du journal Le Monde, le ministre des Finances Michel Sapin a concédé que ce niveau sera « difficile à atteindre » après le rebond très modeste enregistré au deuxième trimestre (+0,2%). Au printemps dernier, l’économie française avait traversé un trou d’air dont il est d’ailleurs difficile d’identifier l’origine exacte. Le gouvernement pointait le contexte traumatique lié aux attentats mais aussi les répercussions des blocages syndicaux dans les raffineries qui avaient paralysé une partie de l’activité pendant plusieurs mois, provoquant même un vent de panique dans les stations-services. Plus directement, cette croissance négative (-0,1%) est imputable au ralentissement de la consommation des ménages, en forte baisse au mois de juin (-0,8%), notamment dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. Cette prudence s’est confirmée au troisième trimestre, freinant le rythme du PIB.
Le ministre des Finances estime néanmoins que ce résultat inférieur aux prévisions initiales «ne modifie en rien nos objectifs fondamentaux », à savoir la baisse du chômage et la réduction du déficit. Michel Sapin juge notamment « raisonnable » l’hypothèse d’un taux de chômage à 9,5% de la population active à la fin de l’année et un déficit ramené à 3,3% du PIB à la même échéance.
Pour le patron de Bercy, « la caractéristique de cette reprise, même si elle reste trop modeste, est qu’elle est plus riche en emplois. Autour de 1,2-1,3 %, on commence à créer de l’emploi ».
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