Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a confirmé qu’une nouvelle réforme des retraites serait sans doute nécessaire pour rétablir les comptes du régime. Son déficit pourrait atteindre 18 milliards d’euros en 2017.
Plombé par la crise et l’évolution démographique, le système des retraites par répartition va mal.
Selon un document que va présenter aujourd’hui le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le déficit global des différents régimes (35) devrait atteindre 18 milliards d’euros à l’horizon 2017, soit 7 milliards de plus qu’en 2011.
Repousser l’âge légal de départ?
La première réforme Fillon de 2003, allongeant la durée de cotisation, et la seconde en 2010, repoussant l’âge légal de départ en retraite, n’y ont rien fait. Les comptes continuent à se dégrader.
En début de semaine, le Medef est monté au créneau par la voix de sa présidente Laurence Parisot selon qui un passage de l’âge légal de 62 à 63 ans paraît, à terme, « inévitable ».
Ce matin, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici, a confirmé qu’au vu de l’ampleur du déficit du système des retraites, une réforme sera « sans doute » nécessaire, mais « il faudra que ses paramètres soient des paramètres justes » a-t-il ajouté, précisant qu’ils n’auraient « pas la même philosophie » que celle de la deuxième réforme Fillon (2010).
Rappelons que celle-ci programme un relèvement progressif de l’âge minimum légal de 60 à 62 ans jusqu’en 2017, et un passage de 65 à 67 ans de l’âge légal à partir duquel le mécanisme de décote ne s’applique plus. Dès 2007, une réforme des régimes spéciaux avait été engagée.
Allonger la durée de cotisations ?
Quelles mesures pourraient être introduites par la nouvelle majorité pour résorber le déficit du système par répartition ? Un nouvel allongement de la durée de cotisation paraît peu probable, la France présentant déjà l’un des systèmes les plus exigeants en Europe (41,5 ans et jusqu’à 42 ans pour la génération née en 1960, si le mode de calcul découlant de la réforme Fillon de 2003 reste inchangé).
En 2011, l’ensemble de la gauche s’était déjà soulevé contre l’ajout d’un trimestre (165 + 1) pour les salariés nés en 1955 car il se combinait au relèvement de l’âge légal à 62 ans.
Une nouvelle hausse des cotisations semble assez peu envisageable puisqu’elle entrerait en contradiction avec le plan-compétitivité présenté par le gouvernement.
Reste un nouvel allongement de l’âge minimum. Affaire à suivre.