Sauvée in extremis de la banqueroute en 2010, l’entreprise Heuliez (Deux-Sèvres) est de nouveau confrontée à une chute de son carnet de commande : la direction va déposer le bilan au tribunal de commerce. 280 salariés sont sur la sellette.
L’équipementier automobile revenait déjà de loin en 2010 lorsque le tandem franco-allemand BGI/Kohl avait, avec le soutien du Conseil régional Poitou-Charnete mis la main à la poche afin de reprendre, pour le premier, la branche carrosserie, et d’investir, pour le second, sur le segment très prometteur des voitures électriques, incarné par le modèle Mia.
Un contrat avec Wolkswagen ?
Mais les chiffres ne sont pas au rendez-vous : la marché électrique n’a pas décollé (700 ventes contre un objectif de 12 000) et la crise de l’automobile en Europe a lourdement impacté sa branche traditionnelle, la carrosserie et l’emboutissage, même si l’entreprise a tenté d’amorcer un virage stratégique vers l’aéronautique. Surtout, la direction d’Heuliez était à deux doigts de décrocher un contrat avec l’allemand Wolkswagen mais la conjoncture ne lui pas laissé le temps de finaliser ce marché juteux qui lui aurait permis de faire « passer son effectif de 500 à 700 salariés d’ici à 2017 » avait-elle annoncé.
A bout de souffle, l’entreprise va donc déposer son bilan dans les prochains jours au tribunal de commerce de Niort, le même qui avait validé sa reprise par Baelen Gaillard Industrie (BGI) et Kohl le 30 juin 2010. Cette décision a été prise ce matin lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu au siège de Cerizay.
Il est probable que l’entreprise soit de nouveau placé en redressement afin que ses comptes soit examinés, et le temps qu’un nouvel investisseur se présente pour renflouer le site.
BGI était prêt à réinjecter 1 million d’euros mais l’enveloppe a été jugée insuffisante pour permettre à Heuliez de se maintenir à flot.