Les chiffres du chômage vont tomber ce jeudi soir. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce déjà qu’ils « seront mauvais ». Le bilan d’avril couronnera deux ans de hausse ininterrompue.
Les chiffres du chômage, que va livrer l’Insee ce jeudi soir, seront encore plus mauvais qu’en février (+ 18 600 demandeurs d’emploi) et au moins aussi désastreux qu’en mars (+ 37 000). Surtout, le bilan du mois d’avril 2013, annoncé à quelque 40 000 inscriptions supplémentaires en catégorie A, bouclera tristement 24 mois consécutifs de hausse.
Jamais le chômage en France ne s’était inscrit dans une telle durée, car hormis la légère accalmie survenue début 2011, l’emploi se fait rare en France depuis 2008, année de déclenchement de la grande crise.
Si le nombre de chômeurs (3,4 millions) a dépassé le pic record de 1997 (3,1 millions), le taux de chômage (10,3%) reste plus faible qu’il y a 16 ans (10,8%) en raison de la hausse de la population active, résultat du dynamisme de la démographie française.
Utiliser les « outils » pour faire repartir l’emploi
Mais tout ceci n’est que pure statistique, forcément en en décalage avec le ressenti général des français confrontés à la réalité du marché du travail. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault l’a bien compris qui a appelé aujourd’hui « les entreprises, les salariés, les collectivités, les missions locales, les services de formation à solliciter les mesures d’accompagnement que l’Etat met à leur disposition », comme les emplois d’avenir, le contrat de génération, ou encore le crédit d’impôt Compétitivité-Emploi (CICE).
Si tout le monde se mobilise, « il n’y a pas de fatalité à voir le chômage augmenter perpétuellement » a martelé le chef du gouvernement, se gardant d’évoquer les prévisions alarmistes émises la veille par l’OCDE selon laquelle le chômage continuera sa progression en 2014.
« Nous sortons d’une période de deux trimestres d’une récession qui touche la France et toute la zone euro. Dans ces conditions, le marché de l’emploi ne peut repartir » a souligné Jean-Marc Ayrault, sans renoncer pour autant à l’objectif qu’il s’est fixé avec le président de la République « d’inverser la courbe du chômage avant la fin 2013 ».