Le dispositif doit entrer dans sa plénitude dès le 1er juillet mais Pierre Gattaz, patron du Medef, estime que les entreprises n’ont pas les moyens de l’appliquer.
Entre le patronat et le gouvernement, qui se chicanent depuis près de trois ans sur le projet de compte-pénibilité, la hache de guerre n’est toujours pas enterrée. lancée avec la réforme des retraites en 2013, ce nouveau dispositif doit permettre aux salariés employés dans des métiers difficiles d’accumuler des points pour se reconvertir ou partir un peu plus tôt en retraite. Tout ce système doit être financé par les entreprises, ce qui a le don d’énerver l’un de leur représentant, Pierre Gattaz, président du Medef, parti en guerre depuis le début contre cette mesure présentée par la ministre Marisol Touraine comme l’une des grandes avancées sociales du quinquennat de François Hollande.
3 millions de salariés ?
Sous la pression des employeurs, le gouvernement avait opéré un semi-rétropédalage en 2014 en annonçant une application partielle du compte-pénibilité réduit à quatre facteurs d’impact sur les dix initialement prévus. Depuis janvier 2015, le travail de nuit, les tâches en milieu hyperbare (sous-marin) et les gestes répétitifs sont pris en compte dans le dispositif, en attendant les six autres applicables au 1er juillet. Ces nouvelles règles porteront sur les manutentions manuelles de charges lourdes (15 kilos pendant 600 heures par an au moins), les postures pénibles (900 heures), les vibrations mécaniques (450 heures), les agents chimiques dangereux, les températures extrêmes pendant et l’exposition à un bruit supérieur à 81 décibels pendant au moins 600 heures par an.
Trois millions de salariés sont potentiellement concernés par cet élargissement, estime le ministère de la Santé et des Affaires Sociales. Les nouvelles déclarations devront être réalisées par les entreprises pour le début de l’année 2017, avec des possibilités de modification pour le mois de septembre suivant.
Mais Pierre Gattaz continue à faire sa mauvaise tête. il estime que le système est « beaucoup trop compliqué, et donc inapplicable en l’état » et qu’en conséquence, les entreprises ne seront « pas prêtes le 1er juillet ».
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