En matière de réformes économiques et sociales, le président du Medef préfère le pragmatisme de Fillon à la prudence de Macron.
Remise en cause du CDI, baisse des dépenses publiques, simplification du licenciement, baisse dela fiscalité sur les entreprises…pour Pierre Gattaz, président du Medef, le bon programme à mettre en œuvre après l’élection présidentielle est porté par François Fillon, le candidat de la droite. Après avoir émis des doutes en janvier sur le projet de l’ancien premier ministre, notamment sur le volet qui annonçait la suppression de 500 000 postes dans la fonction publique, le patron des patrons a clarifié sa position au cours d’une émission spéciale Ecorama diffusée sur les sites de Boursorama et de l’Opinion juste avant le grand oral des candidats à l’Elysée devant les représentants du Medef.
Ecart de compétitivité avec l’Allemagne
Selon lui, Emmanuel Macron « va dans le bon sens, mais pas au bout de ses réformes », sur la fin des 35 heures notamment, et la diminution de l’impôt sur les entreprises. Il prend pour exemple la baisse des cotisations sociale de 6 points qui remplacera le Crédit d’Impôt (CICE) passé à 7% en 2017. Pour Gattaz, ce changement de règle sera moins avantageux pour les employeurs : « Le CICE, c’est du net, et l’allègement de charge c’est du brut » affirme-t-il.
Fillon propose également de transformer le dispositif mis en œuvre par François Hollande en une baisse directe des cotisations patronales, mais « pour un montant équivalent, durable et lisible ». Surtout, le candidat LR propose une baisse progressive de l’impôt sur les sociétés jusqu’au taux de 25% en cinq ans et la fin des 35 heures, donc des heures supplémentaires majorées au-delà de cette durée de référence.
Pour Gattaz, le programme de Fillon est celui qui « va dans le sens du plein emploi » et le plus apte à combler « l’écart de compétitivité de 80 à 90 milliards d’euros qui sépare les entreprises française de leurs concurrentes allemandes ».