Malgré un redressement en février, l’évolution générale de la courbe des prix inquiète toujours les agents économiques qui voient poindre un risque de déflation.
La France et l’Europe traversent toujours une phase de désinflation qui fait craindre aux entreprises la menace d’une baisse durable des prix. Pour faire simple, la désinflation, c’est quand le rythme de la courbe ralentit. La déflation, c’est quand elle est négative sur plusieurs trimestres, voire plusieurs années. Ce phénomène économique est très redouté car la baisse des prix entraîne aussi celle des salaires, freine les investissements, bref grippe toute la machine.
Les produits frais plus chers en février
Sur un an, à fin février 2015, l’inflation s’affiche en baisse (-0,3%), malgré un rebond enregistré le mois dernier (+0,7%, après -1% en janvier) lié à la fin des soldes et à la légère hausse des prix pétroliers et des produits frais, indique l’Insee dans son dernier rapport. Fin 2014, la banque centrale européenne a annoncé une série de mesures destinées à injecter des liquidités dans le circuit économique pour faire remonter les prix. Cette stratégie ne s’inscrit pas dans une logique visant à faire marcher, comme au bon vieux temps de la Banque de France (après sa nationalisation en 1946), la planche à billets. Non, la BCE compte alimenter la masse monétaire par le bais de nouveaux crédits accordés aux banques, la baisse des taux directeurs, aussi par le rachat de dettes souveraines. Le papier et le métal ne va donc pas inonder l’économie européenne.
Après six mois de baisse consécutifs, les prix de l’énergie ont repris leur marche en avant, à un rythme qui reste toutefois modéré (+2,1% sur un an). Cette progression est tirée par le prix des combustibles liquides (+7,7%) et les tarifs de carburants (+4,4 %). Dans le même temps, une météo moins clémente renchérit le coût des produits frais.