Le début de reprise économique qui se fait jour dans plusieurs pays d’Europe semble passer sous le nez de la France, indique une enquête réalisée par Markit.
+0,8% en Allemagne, +0,8% Grande-Bretagne, +0,4% en Espagne : voilà des chiffres qui font pâlir d’envie le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg. Il s’agit des taux de croissance enregistrés sur le premier trimestre 2014 dans ces trois pays européens, voisins de la France. Rappelons que, sur la même période, le PIB tricolore est tombé à plat (0%), un niveau, certes, moins dramatique qu’aux Pays-Bas (-1,4%), au Portugal (-0,7%) et même en Italie (-0,1%) mais qui confirme le retard à l’allumage de l’économie française alors qu’un début de reprise semble poindre sur certains marchés de la zone euro.
Un marché de l’emploi anémique
Deux mois plus tard, la courbe persiste dans cette spirale négative, du moins si l’on en croit le dernier rapport de conjoncture publié par Markit qui fait état d’une nouvelle contraction de la croissance dans le secteur privé français, après une courte période laissant entrevoir l’amorce d’une reprise.
Selon Markit, l’indice d’activité dans l’industrie manufacturière s’est replié à 49,3 en mai, après 51,2 en avril. Même constat dans les services où le curseur retombe à 49,2 après 50,4.
Ce n’est pas tout. Dans cette rafale de mauvaises nouvelles, figurent aussi le niveau des exportations, en baisse « pour la première fois depuis cinq mois », et Markit évoque une nouvelle dégradation des carnets de commandes, très sensibles en avril et mai. Dans ce contexte défavorable, l’emploi recule encore, « le taux de suppression de postes atteignant son plus haut niveau depuis février » souligne encore le groupe spécialisé dans les informations économiques.
Pour Jack Kennedy, économiste de Markit, « l’accélération de la baisse des nouvelles affaires et du recul de l’emploi en mai illustre la persistance du malaise économique, lequel rend fort peu probable l’installation d’une reprise véritable au cours des prochains mois ».
Ce triste bilan prévisionnel se combine avec d’autres tendances publiées par l’Insee, tout aussi médiocres : l’institut observe une stabilité de l’indicateur conjoncturel dans le commerce de détail et dans le commerce de gros, mais également un nouveau repli dans l’industrie et une situation toujours aussi dégradée dans le bâtiment et dans les services, deux secteurs dans lesquels l’emploi ne décolle pas.