Si la hausse est limitée au premier trimestre, l’ampleur de la dégradation continue à se faire sentir sur un an (+4,7%).
La crise économique provoquée par l’épidémie de la Covid-19 n’a sans doute pas encore révélé tous ses effets sociaux : les derniers chiffres du chômage, livrés par Pôle Emploi et les Directions du Travail, mettent en évidence une relative stabilité au premier trimestre 2020, alors que les incertitudes liée à la situation sanitaire étaient encore très fortes : le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a même légèrement reculé au cours de cette période (-0,4%), avec 14 500 inscriptions en moins, ce qui abaisse leur total à 3,8 millions. Un chiffre qui reste bien au-dessus des tendances observées il y a plus d’un an : entre les deux périodes, 220 000 chômeurs de plus sont venus gonfler les statistiques de cette catégorie, soit une hausse de +6,3%.
En cumulant les personnes en activité réduite (plus ou moins de 78 heures de travail déclarées sur un mois), le bilan monte à plus de 6 millions de demandeurs d’emploi (+4,7%). Cette série de chiffres –les premiers de 2021 – fait suite aux tendances favorables enregistrées au cours du second semestre 2020, avec une première nette baisse du chômage au début d’automne (-11%), suivi d’un repli plus relatif en toute fin d’année dernière (-2,7%). Signe que les aides publiques déployées pendant la crise ont contribué à limiter la casse et que « beaucoup de secteurs de l’économie continuent à fonctionner malgré des restrictions sanitaires » argumente la ministre du Travail Elisabeth Borne.
Parmi les chômeurs inscrits en catégorie A en France métropolitaine, les 25-49 ans restent les plus frappés, malgré une diminution de la demande au premier trimestre (-0,7%). Les chiffres montrent mais une hausse légère chez les plus jeunes (+0,3%) et une tendance stable chez les quinquagénaires, les plus exposés au chômage de longue durée.
En régions, les courbes sont à l’avenant avec des améliorations dans la plupart des territoires, sauf pour Auvergne-Rhône-Alpes (+1,1%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (+0,6%).
Selon la Dares (bureau statistique du Ministère du Travail), l’augmentation des entrées à Pôle Emploi au cours du premier trimestre 2021 (+3,4%, catégories A, B et C confondues) est liée « aux retours d’inactivité et aux fins de contrat ». Diminuent en revanche les inscriptions à Pôle Emploi suite à un licenciement économique (-9,6%) et une rupture conventionnelle (-7,5%).