A un an des élections, le gouvernement annonce un dégel timide du point d’indice des fonctionnaires.
Interrogé sur RMC-BFMTV, le premier ministre Manuel Valls a annoncé un « geste significatif » en direction des fonctionnaires sevrés de revalorisations salariales depuis 2010, date à laquelle leur point d’indice est bloqué pour des raisons économiques (hors points d’ancienneté). Cette valeur sert habituellement de base pour le calcul de la rémunération de plus de 5 millions d’agents, en fonction notamment du niveau d’inflation.
En 2010, c’est le gouvernement de François Fillon, alors empêtré dans une politique de rigueur, qui avait décrété le gel de ce barème. Après son investiture à l’Elysée en 2012, François Hollande avait maintenu le cap fixé par ses prédécesseurs de droite, invoquant les mêmes impératifs budgétaires, au grand dam des syndicats de la fonction publique, dont l’inflexible CGT majoritaire dans les trois échelons du secteur (Etat, territorial et hôpital).
Une hausse de 8 points récalmée par FO
Cette concession de Manuel Valls tombe à point nommé pour la nouvelle ministre de la Fonction Publique Annick Girardin qui s’apprête à ouvrir un débat très dur avec les organisations syndicales dans le cadre des négociations annuelles sur la rémunération des fonctionnaires.
Force Ouvrière réclame non seulement un dégel pur et simple, mais un effort d’ampleur qui doit déboucher sur une augmentation indiciaire de 8%. La deuxième force du secteur, la CFDT, estime pour sa part qu’il y a « urgence à traduire dans la rémunération, la reconnaissance de l’action quotidienne des fonctionnaires pour un service public de qualité» et a déjà prévenu qu’elle ne se satisferait pas de «mesurettes».
D’après des estimations faites récemment dans la presse en début de semaine, le gouvernement s’orienterait vers des hausses modérées « comprises entre 0,5% et 1%, soit 1,75 milliard d’euros pour l’ensemble de la fonction publique». Une augmentation que les organisations syndicales jugent insuffisantes.