Dans une sorte de grand-messe anti-fiscale organisée à Lyon, les représentants de la CGPME et du Medef ont exprimé leur colère au gouvernement et énoncé leurs doléances pour sortir les entreprises françaises de la crise.
Ce n’était pas la nuit du 4 août, mais, par certains aspects, le meeting commun CGPME/Medef qui s’est tenu à Lyon mardi avait tout d’un exutoire anti-gouvernemental, même si Pierre Gattaz a tenté de tempérer les ardeurs des participants, petits patrons en majorité : «Ce n’est pas une rébellion, ni une révolution, mais une mobilisation de chefs d’entreprise qui souffrent » a dit, lors d’une conférence de presse, le président du Medef.
Haro sur les hausses fiscales
Il n’empêche qu’à grand coups de cartons jaunes symboliquement brandis devant les maîtres de cérémonie qui se sont succédé sur l’estrade de la Salle 3000, présidents nationaux et délégués locaux du Medef et de la CGPME, chefs d’entreprise, jusqu’au sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb, chargé pour le coup de faire le tampon avec Matignon, le rassemblement avait de lourds accents revendicatifs, anti-fiscaux principalement.
Ont été mises sur le bûcher : l’éco-taxe poids lourd, la hausse globale des charges et en particulier des cotisations vieillesse prévue par la réforme des retraites, celle de la surtaxe d’Impôt sur les Sociétés préférée par Bercy à un nouvel impôt sur l’Excédent brut (ou net) d’exploitation.
Le président de la CGPME Rhône François Turcas a regretté que le gouvernement réduise les entreprises au rang peu glorieux de « vaches à traire », le président du Medef Lyon-Rhône Bernard Fontanel s’en est pris au Code du Travail « et ses 3000 pages » et Pierre Gattaz a plaidé en faveur de ces employeurs qui ont « l’impression de travailler pour la sphère publique qui a un carnet de chèques ouvert sur les entreprises et les contribuables ». Ce dernier a de nouveau réclamé une baisse massive des charges patronales, plus importante en tout cas que celle promise pour compenser le financement de la réforme des retraites par les entreprises.