En écartant la hausse mécanique liée à l’évolution des prix, les salaires distribués dans le secteur privé devraient prendre +0,7% cette année, indique une étude réalisée par le cabinet de conseil en ressources humaines Aon Hewitt. Du jamais vu depuis le début de la crise.
Quand la croissance baisse, les salaires montent. Il est peu probable que cet axiome soit ressenti tel quel par l’ensemble des salariés français.
Il s’agit toutefois bien d’une réalité mathématique, si l’on en croit la dernière étude sur l’évolution des salaires réalisée par le cabinet de conseil en ressources humaines Aon Hewitt.
Salaires : meilleur résultat en temps de crise
Selon l’enquête, les salaires distribués dans le secteur privé vont augmenter en moyenne de +2,6% cette année, une prévision qui surpasse même celle établie en juin par l’Insee qui annonçait une progression de +2,3%. Quoi qu’il en soit, il s’agit du meilleur résultat enregistré depuis 2008, lorsque la crise a éclaté.
Ces taux ne prennent toutefois pas en compte l’évolution mécanique des revenus liés aux prix. En retirant l’impact de l’inflation, le gain salarial pour les employés du secteur privé monterait à +0,7%. La progression s’était limitée à +0,3% en 2011.
Dans le secteur public, la tendance s’inverse : hors inflation, les traitements sont en baisse de 0,7% en 2012 (- 0,3% en 2011).
Des coups de pouce au mérite
D’après Aon Hewitt, la hausse des salaires dans le privé est plus sensibles dans certaines catégories socioprofessionnelles : les ouvriers, les agents de maîtrise et les techniciens et les cadres (+2,9%).
Elle sera légèrement inférieure (+2,8%) pour les responsables de services et les dirigeants d’entreprise.
«La volonté de maintenir le pouvoir d’achat est toujours perceptible en termes d’augmentations globales. Les augmentations générales, en revanche, ne couvrent plus que les deux tiers de l’inflation prévue (1,9% selon l’Insee)» analyse Aon Hewitt.
Enfin l’étude décrypte la stratégie adoptée par les entreprises qui accordent des augmentations : ces dernières touchent principalement les personnels que la direction souhaite récompenser pour leurs bonnes performances, et donc retenir en son sein.