Avec 23 600 postes détruits sur le seul premier trimestre 2014, la situation de l’emploi s’est de nouveau dégradée (-0,1%) dans le secteur marchand français, indique un rapport officiel de l’Insee.
Si le chômage grimpe toujours en France, c’est que l’économie détruit toujours plus de travail qu’elle n’en crée. Après une légère accalmie en fin d’année dernière (+ 15 100), les destructions d’emplois ont repris de plus « belle » début 2014 : selon l’Insee, 23 600 postes ont été perdus, soit un volume d’emplois en repli de -0,1% par rapport au trimestre précédent.
Signe inquiétant, cette nouvelle dégradation frappe lourdement l’intérim, souvent considéré comme le baromètre du marché du travail : entre janvier et mars, 24 900 emplois ont été détruits dans ce secteur (-4,6%) qui retrouve ainsi niveau de début 2013, après la parenthèse encourageante, mais fugitive, du dernier trimestre.
Croissance zéro au premier trimestre 2014
Tous les secteurs sont repassés dans le rouge, à commencer par l’industrie où l’emploi s’est replié de -0,3%. La baisse est de -0,4% dans la construction, moteur traditionnel de l’économie, et de -0,1% dans le domaine des services (après +0,3% au dernier trimestre 2013).
Pour info, le secteur marchand français représente environ 16 millions d’emplois. Pour absorber le flux de 100 000 nouveaux actifs qui intègrent, chaque année, le marché de l’emploi, il faudrait que l’économie française crée plusieurs centaines de milliers de postes. On en est très loin aujourd’hui, d’autant que seul un niveau de croissance d’au moins +1,5% du PIB est capable de fournir le carburant nécessaire au marché du travail.
Cette année, le gouvernement table sur un taux de +1%, mais même cet objectif, pourtant modeste, a déjà pris du plomb dans l’aile après la publication des chiffres de la croissance portant sur le premier trimestre 2014 : selon le pointage réalisé par l’Insee, la production est, au début de cette année, retombée…à 0%.