Emploi : le déménagement rebute les chômeurs

Selon un sondage CSA, plus de la moitié des chômeurs refuseraient de quitter leur région pour trouver un emploi ailleurs.

Les chômeurs français sont saisis par la peur du déménagement, quand bien même ce sacrifice les conduirait à retrouver du travail. D’après un sondage CSA réalisé pour le Conseil d’Orientation pour l’Emploi, 55% de ces candidats à l’embauche, surtout les femmes (62%), refuseraient de quitter leur région pour aller prendre un poste ailleurs. La plupart de ces réfractaires invoquent des raisons affectives qui les glacent à la seule idée de devoir s’éloigner de leurs proches, et 38% se disent bloqués par le coût du déménagement.

Moins de pessimisme en Ile-de-France

Bien que louable et compréhensif, cet état d’esprit est d’autant plus pénalisant qu’il aggrave encore la situation de ces chômeurs pris dans la spirale négative de l’attentisme : 69% des personnes interrogées estiment que leurs perspectives d’embauche à trois mois dans leur territoire est « mauvais ». Ce pessimisme est pire dans les zones rurales (77%), mais moins sensible en Ile-de-France qu’ailleurs (49%).

55% se plaignent de ne pas trouver suffisamment « d’offres d’emploi correspondant à (leurs) qualifications », 38% estiment qu’elles ne correspondent pas à leurs souhaits, et 43% jugent carrément que le nombre d’annonces globales est trop faible. Parmi ceux qui souhaitent candidater à leur premier job, soit les plus jeunes, 37% évoquent un frein supplémentaire, celui des transports.
Selon l’Institut CSA, « ce pessimisme est généralisé, quels que soient l’âge ou le niveau de diplôme des demandeurs ».
Sans surprise, les salariés en poste ne voient pas l’avenir sous le même angle : 64% disent avoir décroché « facilement » leur emploi actuel qui correspond, de surcroît, à leur profil et à leurs compétences.: 64% pensent que leur région est « bien préparée pour s’adapter aux évolutions économiques récentes », contre 54% des demandeurs d’emplois.